Bonjour
Les chasseurs du Nord canadien songent à modifier certaines de leurs
traditions anciennes, compte tenu de la diminution de la taille des
troupeaux de caribous qui, dans certains cas, ont perdu plus des trois
quarts de leurs bêtes.
Tandis que certains réclament que de sévères restrictions soient
imposées aux activités de ceux qui chassent par plaisir ou dans un but
strictement commercial, d'autres suggèrent que les autochtones eux-mêmes soient soumis à des quotas, une idée choquante dans une région où l'on va à la chasse comme d'autres vont faire leur marché.
«(Les gens) commencent à comprendre ce que signifient ces chiffres», a
affirmé Walter Bayham chef de la bande de Deline, qui affirme manger du
caribou quatre fois sur cinq.
«Ils commencent à réaliser qu'il va leur falloir prendre certaines
décisions», a-t-il ajouté.
En septembre, les Territoires du Nord-Ouest ont rendu publique leur
plus récente estimation de la population composant trois des quatre
principaux troupeaux de caribous de la région ouest de l'Arctique.
Le troupeau de cap Bathurst ne compte plus que 2400 bêtes,
comparativement à 17 500 en 1992.
La harde de caribous Bluenose du secteur ouest a chuté à 20 800
animaux, contre 98 900 en 1987.
Enfin, la harde de caribous Bluenose du secteur est constituée de 66
600 bêtes, elle qui en comptait 104 000 il y a cinq ans.
Les populations de caribous ont l'habitude d'augmenter et de diminuer.
Les plus récentes données confirment cependant une tendance à la baisse
maintenue, a indiqué Ron Morrison, du ministère de l' Environnement et
des Ressources des Territoires du Nord-Ouest.
«Il est plus que probable que cela ait à voir avec le changement
climatique», a-t-il expliqué.
Les scientifiques croient que le secteur ouest des Territoires du
Nord-Ouest se réchauffe plus rapidement que le reste de la planète. Cela
affecte le fourrage des caribous, l'épaisseur de la couche de neige et les
traverses de glace, entre autres facteurs, au sein du délicat
écosystème nordique.
En conséquence, trop de jeunes caribous ne parviennent pas à survivre,
selon M. Morrison.
Des nombreuses rencontres communautaires ont maintenant lieu à travers les Territoires du Nord-Ouest afin de discuter des plus récentes
données.