Bonjour à tous
Des représentants des Indiens du Brésil ont élaboré une liste de 30
médicaments et cosmétiques extraits de la forêt amazonienne dont ils
révéleront les pouvoirs lors d'un séminaire prévu à Curitiba (sud du Brésil) en mars prochain.
Andre Fernando, leader de l'ethnie baniua, a indiqué à la presse qu'un
groupe de huit indigènes de Sao Gabriel da Cachoeira (Etat d'Amazonas,
à la frontière de la Colombie) dévoilera les secrets de ces plantes
dans le cadre de la "Convention de la Biodiversité" à Curitiba, la
capitale du Parana.
En contrepartie, les indigènes veulent obtenir des investissements dans
ce domaine et la garantie que les brevets pharmaceutiques seront
établis au nom des peuples amazoniens, a précisé au journal Estado de Sao Paulo Fernando, qui est également président de l'Organisation indigène du bassin de l'Içana.
Les Indiens redoutent de ne rien obtenir en échange de la diffusion de
leurs secrets médicinaux et enverront la liste au préalable au
ministère des Sciences et de la Technologie pour en obtenir l'enregistrement.
La liste inclut le keeripa, un champignon qui pousse dans la savane en
bordure des affluents du rio Negro et qui a le pouvoir de soigner la
tuberculose.
"On en fait une infusion et la personne est guérie pour toujours en
moins d'une semaine", a assuré Fernando.
Un mélange de plusieurs plantes est efficace, selon lui, contre les
morsures du serpent jararaca. Il doit être appliqué 48 heures en compresse sur la blessure.
"Nous avons des centaines d'autres plantes que la médecine des Blancs
ne connaît pas, utilisées par nos pajés" (sorciers), a dit Fernando.
Certaines huiles et sèves des plantes de la forêt servent
traditionnellement de cosmétiques, a-t-il ajouté.
A Curitiba sera présentée notamment la padzoma, avec laquelle l'ethnie
baniua se parfume la taille les jours de fête, ou encore la kawiri,
utilisée comme shampoing pour fortifier les cheveux ou en savonnette pour tonifier la peau.
"Dans plusieurs tribus, quand les bébés naissent, on les trempe dans un
bain avec de la padzoma+, qui signifie 'plante du berceau d'origine'",
a conclu Fernando.
Les ethnies indigènes totalisaient de 1 à 3 millions d'individus en
1500, lors de la découverte du Brésil par les Portugais, et il n'en reste
aujourd'hui que quelque 734.000 (soit 0,4% des quelque 180 millions de
Brésiliens).