Bonsoir
Les pays européens et asiatiques réunis dimanche et
lundi au 6e sommet de l'ASEM ont décidé d'intensifier leur coopération
pour lutter contre le changement climatique.
Dans une déclaration commune adoptée à la fin du sommet, les dirigeants
des 38 pays présents, dont l'Union européenne, le Japon et la Chine,
reconnaissent que le changement climatique «pose une menace sérieuse pour le développement durable et l'avenir de la planète» et insistent sur la
nécessité d'une action internationale pour le combattre.
Les chefs d'Etat et de gouvernement réaffirment leur volonté de tenir
les engagements pris en 1997 dans le cadre du protocole de Kyoto en
matière d'émissions de gaz à effet de serre, qui expire en 2012. L'Union
européenne s'est engagée à ramener à cette date ses émissions à leur
niveau de 1990.
En décembre dernier à Montréal, 157 pays, à l'exception des Etats-Unis
non signataires du protocole de Kyoto, ont décidé de lancer des
négociations formelles sur la réduction des gaz à effet de serre après 2012.
Une première réunion aura lieu du 6 au 17 novembre à Nairobi (Kenya).
L'Union européenne propose de diviser par quatre ses émissions à
l'horizon 2050 et souhaite que les pays émergents pas concernés par le
protocole de Kyoto, à commencer par la Chine, prennent eux aussi des
engagements chiffrés. Mais ces derniers refusent de brider leur croissance en prenant des engagements trop contraignants.
Dans une concession à la Chine, la déclaration très générale adoptée
lundi reconnaît «les besoins prioritaires légitimes» des pays en
développement en matière de croissance et d'éradication de la pauvreté.
Les 38 membres de l'ASEM confirment néanmoins leur volonté
d»'intensifier leur coopération pour lutter contre le changement climatique».
Ils souhaitent que les prochaines négociations permettront d'atteindre
un «accord sur de nouvelles actions mondiales pour stabiliser les
concentrations de gaz à effet de serre, basé sur des responsabilités
communes mais différenciées». Cette formule est une référence à des
engagements chiffrés, selon un diplomate.
La déclaration insiste par ailleurs sur la nécessité de développer les
technologies propres, comme le captage du dioxyde de carbone (CO2). Les
pays européens s'engagent à aider les pays asiatiques à acquérir ces
technologies.
Les dirigeants européens et asiatiques voient dans les 6.300 milliards
que les pays de l'ASEM prévoient d'investir d'ici 2030 dans le secteur
de l'énergie une «opportunité» pour développer ces nouvelles
technologies.
Jacques Chirac a appelé de ses voeux lors du sommet une «participation
aussi active que possible» aux futures négociations de tous les pays
parties au protocole de Kyoto. Le président français a souhaité que
l'Asie et l'Europe parviennent à «un consensus dans la définition des
efforts collectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre» lors
de la conférence de Nairobi.