Bonjour
Après les "faucheurs volontaires", qui détruisent les champs de plants transgéniques, les anti-OGM français alignent une nouvelle force - les "semeurs volontaires"... de graines biologiques.
Samedi dernier, 43 militants anti-OGM ont réalisé "un semis volontaire", avec des semences de maïs biologique, sur une parcelle d'essais de maïs transgénique appartenant à la société Pioneer à Ozouer-sous-Bellegarde, dans le Loiret, fait savoir la Confédération paysanne.
Après une garde à vue de plusieurs heures, les manifestants ont été relâchés, sans poursuites immédiates. Le 4 juin, une première action de ce type s'était déroulée à Daux (Haute-Garonne).
"L'idée, c'est de trouver toutes les astuces pacifiques pour neutraliser les OGM. Symboliquement, ça passe mieux. On ne détruit pas, on est capable de donner la vie", a dit à Reuters Olivier Keller, secrétaire national de la Confédération paysanne.
Dans un communiqué, le syndicat agricole "soutient cette action de désobéissance civique pacifique". Il déplore l'absence de publicité sur la localisation des parcelles et les nouvelles autorisations, alors que deux récents jugements de justice ont annulé des autorisations d'essais transgéniques en plein champ.
Les professionnels des semences dénoncent pour leur part le "terrorisme agricole" des anti-OGM qui procèdent à des "arrachages, des étêtages de plants, suivis de sursemis de maïs non transgéniques", et ils réclament la protection de leurs essais.
Dans un communiqué, l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP), qui représente les semenciers, déplore de "nouvelles exactions" aux conséquences "irréversibles".
Cette année, les autorités françaises ont autorisé 17 nouveaux essais de cultures transgéniques en plein champ, dont 16 de maïs. Jusqu'à 5.000 hectares de maïs transgénique ont été semés à des fins commerciales, contre 493 hectares en 2005 et 17 hectares en 2004.
Selon les professionnels des semences, 48% des essais autorisés en France ont été détruits en 2005, contre 42% en 2004 et 68% en 2003."Sans cadre légal protecteur, la France doit interdire les cultures d'OGM", estime pour sa part Greenpeace dans un communiqué.
Le mouvement écologique s'étonne du report, pour la troisième fois, de l'examen en première lecture du projet de loi sur les OGM à l'Assemblée nationale. Ce texte devait être présenté la semaine prochaine.