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L'ancien vice-président américain Al Gore, qui a dénoncé les dangers du
réchauffement climatique au festival de Deauville par le biais du documentaire "Une vérité qui dérange", a estimé dimanche qu'une prise de conscience était en train d'émerger aux Etats-Unis.
"La manière dont les gens appréhendent cette question a changé ces
derniers mois, a affirmé M. Gore en conférence de presse. Beaucoup de gens parlent de ce sujet aux Etats-Unis et des phénomènes naturels comme l'ouragan Katrina ont attiré l'attention de millions d'Américains".
"Il y a de nombreux signes d'espoir, a-t-il poursuivi. Des industriels
ont changé d'avis sur ce problème, de nombreux conservateurs
évangélistes qui ont soutenu Bush ont publiquement exprimé leur désaccord avec lui sur la question, et 281 villes ont adopté de façon indépendante les limitations (des gaz responsables du réchauffement atmosphérique) fixées par le protocole de Kyoto".
M. Gore a qualifié de "pas en avant significatif" la décision de la
Californie de réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui se
démarque de la politique du gouvernement fédéral. Le gouverneur républicain de Californie, Arnold Schwarzenegger, a récemment signé un accord en ce sens avec le Parlement à majorité démocrate.
Selon Al Gore, il est important d'éduquer les pays en développement à
la protection de l'environnement, un combat qui lui est cher et est
relaté dans "Une vérité qui dérange".
"La Chine et l'Inde connaissent une croissance sans précédent due à la
mondialisation, a souligné l'ancien vice-président démocrate. C'est
important de comprendre que ces pays veulent se développer. Mais nous
pouvons les influencer pour qu'ils choisissent d'autres sources d'énergie
(...) qui polluent moins, afin qu'ils ne répètent pas les erreurs que
nous avons faites à l'Ouest".
Al Gore, vice-président de Bill Clinton de 1993 à 2001 et candidat
malheureux à sa succession face à George W. Bush en 2000, avait été le
négociateur des Etats-Unis pour le protocole de Kyoto, qui fixe une
réduction globale des gaz responsables du réchauffement atmosphérique.
Conclu en décembre 1997, il est entré en vigueur en février 2005, mais
le président Bush a refusé de le ratifier.